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Anatomie de l'appareil génital de la femelle
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3.1. Caractéristiques anatomiques du tractus génital
Diverses publications ont fait la synthèse des caractéristiques anatomiques du tractus génital de la femelle des petits camélidés (Sato et Sontoya, 1990; Sumar et Adams, 2007; Tibary et Memon, 1999). Une illustration générale en est donnée par la Figure 38. Les données anatomiques comparées du tractus génital femelle du lama et de l’alpaga sont comparables (Tableau 11).
Figure 38. Tractus génital de la femelle alpaga.
Tableau 11. Données anatomiques (cm) comparées du tractus génital femelle du lama et de l’alpaga | ||
| Lama | Alpaga |
Vulve | ||
Longueur des lèvres vulvaires | 5 | 2,5 |
Vestibule vulvaire | 6-8,5 |
|
Cavité vaginale | ||
Longueur | 15-21 | 13,4 ± 2 |
Diamètre | 5 | 3,4 ± 0,7 |
Col utérin | ||
Longueur | 2-5 | 2 |
Diamètre | 2-4 |
|
Nombre d’anneaux | 2-3 | 2-3 |
Corps utérin | ||
Distance col-septum | 3-5,5 | 3,05 ± 0,7 |
Diamètre | 3-5 |
|
Cornes utérines | ||
Distance septum-extrémité | 21-22,5 |
|
Distance bifurcation-extrémité | 8,5-15 | 7,9 ± 1,3 |
Diamètre | 2,5-4 | |
Oviducte | 10,5-18,3 | 20,4 ± 4,2 |
Ovaire droit | ||
Longueur | 1,3-2,5 | 1,6 ± 0,3 |
Hauteur | 1,4-2,0 | 1,1 ± 0,2 |
Largeur | 0,6-1,0 | 1,1 ± 0,2 |
Poids (g) |
| 1,87 ± 0,94 g |
Ovaire gauche | ||
Longueur | 1,5-2,5 | 1,6 ± 0,3 |
Hauteur | 1,5-2,5 | 1,1 ± 0,2 |
Largeur | 0,5-1,0 | 1,1 ± 0,2 |
Poids (g) | 2,4 ± 1,34 | 1-4 |
3.1.1. La vulve et le vagin
Les lèvres vulvaires sont légèrement proéminentes, pigmentées et sans grande pilosité. La commissure supérieure se trouve 4 à 6 cm sous l’anus. L’orifice vulvaire a une longueur de 3 à 5 cm. Chez les femelles plus âgées, émaciées ou présentant des anomalies congénitales, la vulve se trouve plus inclinée.
Le vagin a une longueur comprise entre 15 et 25 cm et un diamètre compris entre 3,5 et 5 cm (Sumar, 1985; Fowler, 1989). Sa muqueuse vaginale forme des replis longitudinaux (Fig. 39).
Figure 39. Aspect anatomique de la cavité vaginale incisée (on distingue, à gauche, l’exocol).
3.1.2. L’utérus
Le col utérin ou cervix, d’une longueur de 2 à 5 cm et d’un diamètre de 2 à 4 cm, fait protrusion dans la cavité vaginale (Sato et Montoya, 1990). Comme celui de la vache, il présente plusieurs replis qui, au niveau de leur jonction avec le corps de l’utérus, forment une paroi épaisse susceptible de se relâcher pour laisser passer le fœtus lors de la parturition ou le pénis lors de la copulation (Fig. 40).
Le corps utérin est très court (3 à 5 cm) et d’un diamètre compris entre 3 et 5,5 cm. Les cornes utérines ont une longueur d’environ 20 à 22,5 cm et un diamètre de 2 à 3 cm (Fig. 41). La longueur de la corne gauche est légèrement supérieure à celle de la corne droite (7.9 ± 1.3 cm vs 7.4 ± 0.9 cm) (Sumar et Adams, 2007). Les cornes s’enroulent ventralement et caudalement, mais de manière moins prononcée que chez les ruminants. Elles sont séparées par un septum facilement palpable et extrêmement proéminent durant la gestation. Elles se séparent à plus ou moins 180 degrés à l’extrémité de leur partie jointive, ce qui leur donne une configuration en Y. La longueur de leur partie libre est comprise entre 8,5 et 15 cm chez le lama et est d’environ 12 cm chez l’alpaga. Chez le fœtus et l’animal prépubère, le diamètre de la corne gauche est supérieur à celui de la corne droite. Cette différence persiste au cours des accouchements successifs puisque, dans 98 % des cas, la gestation se déroule dans la corne gauche (Fernandez-Baca et al., 1973). L’extrémité des cornes est arrondie. Leur sous-muqueuse est plus fibreuse que chez la jument. Il en résulte des glandes de plus petite taille et en quantité moindre (Powers et al., 1990). Les cornes utérines sont suspendues latéralement au bassin par leurs ligaments qui s’insèrent ventralement sur leur petite courbure. Durant l’œstrus, les cornes sont toniques et il est possible de palper manuellement à leur surface des replis longitudinaux (Sumar et Adams, 2007).
Figure 40. Aspect du col utérin (après incision).
Figure 41. Aspects anatomiques des cornes utérines.
3.1.3. L’oviducte et les ovaires
Les oviductes ont une longueur comprise entre 11 et 21 cm et un diamètre de 2 à 3 mm. Ils débouchent dans l’utérus au niveau d’une papille de 3 à 4 mm entourée d’un sphincter (Tibary et Memon, 1999) (Fig. 42). Cet élargissement de l’oviducte, au point de son abouchement avec la corne utérine, qui est assez unique chez les mammifères, constituerait un lieu de stockage des spermatozoïdes (Bravo, 1995) (Fig. 43). La présence de ce sphincter empêche d’injecter du liquide de l’utérus vers l’oviducte, mais pas de l’oviducte vers la corne utérine (Sumar et Adams, 2007). La bourse ovarique est large (2,5 x 2,5 x 5 cm) et entoure complètement l’ovaire (Fowler et Bravo, 1998; Sumar et Adams, 1997) (Fig. 44).
Figure 42. Aspect général de l’oviducte.
Figure 43. Zone d’abouchement de l’oviducte à la corne utérine.
Figure 44. Bourse ovarique.
Les ovaires sont localisés dans la cavité abdominale et sont de forme ovoïde chez le lama et plus arrondie chez l’alpaga. Cette configuration est sujette à modifications suite au développement d’un ou de plusieurs follicules (Fig. 45) ou d’un corps jaune (Fig. 46). Les follicules de diamètre supérieur à 4 mm et les corps jaunes sont nettement proéminents à la surface de l’ovaire (Adams et al., 1989; Tibary et Anouassi, 1997), 85 % de leur surface faisant saillie en dehors de l’ovaire (del Campo et al., 1994). Il est possible de détecter par échographie (sonde de 7.5 ou 8 mHz) les follicules de diamètre supérieur à 2 mm (Bourke et al., 1992; Tibary et al., 2001). En période prépubertaire, la longueur, la largeur et la hauteur des ovaires sont respectivement de 1,5 ; 1 et 0,5 cm. Leur poids est compris entre 1,9 et 2,4 g (Sato et Montoya, 1990). Chez la femelle alpaga, les follicules cavitaires ont un diamètre compris entre 5 et 12 mm. Un diamètre supérieur est considéré comme anormal (Sumar, 1985). Chez la femelle lama, le follicule préovulatoire a un diamètre compris entre 7 et 13 mm (Adams et al., 1989).
Figure 45. Ovaire d’alpaga porteur d’un follicule (6 mm) et de nombreux petits follicules (< 6 mm).
Figure 46. Ovaire d’alpaga porteur d’un corps jaune.
3.1.4. La mamelle
La femelle possède quatre mamelles constituées chacune de deux glandes mammaires dont le lait se déverse dans deux citernes qui débouchent dans deux orifices au niveau d’un trayon commun (Fowler, 1989). Les trayons, combinés aux citernes des glandes, mesurent en moyenne 2,5 cm de long sur 1 cm de diamètre. Les mamelles sont de petite taille et ne pèsent que 450 g chez une femelle en pleine lactation. Elles ne sont pas pendulaires (Fig. 47).
Figure 47. Mamelle d’alpaga.
3.2. Caractéristiques échographiques du tractus génital
les cornes utérines sont isoéchogènes en phase lutéale et au début de la gestation. En phase œstrogénique elles sont hypoéchogènes du fait de l’imprégnation de sa paroi par des liquides (Parraguez et al., 2010). Le corps utérin court est difficile à distinguer des cornes utérines. Le col utérin présente deux à trois replis qui, en phase lutéale, sont hypoéchogènes du fait de la réduction de l’œdème durant cette phase (Sumar et Adams, 2007; Parraguez et al., 1997; Parraguez et al., 2010) (Fig. 48 et Fig. 49).
Figure 48. Image échographique d’un ovaire d’alpaga porteur de trois follicules.
Figure 49. Image échographique de l’utérus d’alpaga.
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Affiliation of the authors at the time of publication
1Faculté de Médecine Vétérinaire, Université de Liège, Belgique. 2,3,4Faculté d'Agriculture et Zootechnie, Université Nationale de San Antonio Abad del Cusco, Pérou. 5Faculté de Médecine Vétérinaire, Université Nationale Majeure de San Marcos, Pérou.
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