Le syndrome brachycéphale - Actualités sur une maladie congénitale bien connue

Introduction

La brachycéphalie devient de plus en plus d’actualité et pour de nombreuses raisons, les vétérinaires doivent y repenser. D’abord, les animaux brachycéphales deviennent de plus en plus populaires. Dans beaucoup de régions du monde, ces races sont parmi celles qui progressent le plus en terme de nombre de naissances. Et cela, non seulement chez les chiens mais également, de plus en plus, pour les races de chats brachycéphales (1). De plus, on a noté une aggravation de la gravité des signes cliniques associés à cette malformation au cours des dernières décennies. C’est l’une des nombreuses raisons de consultations pour obstruction respiratoire grave et ce chez des animaux de plus en plus jeunes. Auparavant, on considérait que la détresse respiratoire et l’intolérance à l’exercice résultaient uniquement du rétrécissement ou de l’obstruction des voies aériennes supérieures, entraînant une ventilation réduite des poumons. Aujourd’hui, nous pensons que, chez les chiens, la cavité nasale joue également un rôle vital dans la thermorégulation. Chez les animaux brachycéphales, les problèmes liés à la chaleur seraient plutôt dus à une restriction de la thermorégulation qu’à une ventilation réduite des poumons et à un manque d’oxygène. Cependant, le problème des races brachycéphales n’est pas seulement médical mais aussi social. Le public et les médias sont bien sensibilisés aux excès d’une sélection basée sur des critères physiques, au détriment de la santé et de la qualité de vie des chiens de race (2,3).[...] 

Points Clés

• Les races brachycéphales sont de plus en plus populaires dans le monde mais la sélection sur des hypertypes a conduit à une sténose des voies aériennes supérieures qui entraîne des problèmes respiratoires de plus en plus graves, chez des sujets de plus en plus jeunes.
• Les malformations et le collapsus des voies aériennes supérieures sont beaucoup plus complexes qu’on ne le pensait au départ.
• Le nez du chien serait essentiel à une thermorégulation efficace : cette fonction serait réduite chez beaucoup d’animaux brachycéphales.
• Il est essentiel de repenser en profondeur la sélection et l’élevage des races brachycéphales pour pouvoir les sauvegarder. Les vétérinaires et les Fédérations Canines doivent coopérer plus efficacement et discuter ouvertement du problème