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Imagerie des affections ostéo-articulaires du jeune poulain
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Introduction
Dès son plus jeune âge, le poulain est sujet aux affections ostéo-articulaires. Au-delà des lésions traumatiques, les syndromes de dysmaturité et les arthrites septiques sont des indications fréquentes de recours à l’imagerie, nécessitant un diagnostic et une prise en charge rapides.
Dysmaturité et retard d’ossification
En cas de dysmaturité ou de prématurité, la radiographie est utile pour évaluer le degré d’ossification des os cuboïdes du carpe et du tarse [1]. Suivant un schéma de grades de sévérité allant de 1 (absence quasi complète d’ossification) à 4 (ossification complète), la radiographie permet d’affiner le pronostic, en outre d’assister à la gestion immédiate du patient et à son suivi [2].
Arthrite septique et ostéomyélite
Le flux vasculaire lent et tortueux au travers des plaques de croissance favorise la colonisation bactérienne chez le poulain nouveau-né. Durant les 3 premières semaines de vie, l’inoculation hématogène est essentiellement synoviale et épiphysaire. Le condyle fémoral médial est fréquemment atteint, et des cas de nécrose ostéochondrale de ce dernier ont été décrits chez des poulains nouveau-nés, caractérisés par un fin fragment osseux intra- articulaire, isolé du condyle et légèrement déplacé [3]. Les os cuboïdes du carpe et du tarse (« type T ») sont également sujets à l’infection hématogène chez les jeunes patients [4], ainsi que la phalange distale, où des foyers de lyse osseuse ont été observés, affectant la marge solaire, le processus extensorius et/ou les processus palmaires/plantaires [5]. Au-delà de 3 semaines de vie, suite à la régression du flux transphysaire [6], les infections osseuses tendent à se localiser à la métaphyse et/ou au versant métaphysaire de la physe [7]. La radiographie et/oul’imagerie avancée permettront alors de mettre en évidence des lésions d’ostéomyélite aiguë, évoluant vers l’abcédation dans les cas chroniques. Elles permettront également de distinguer les lésions septiques de lésions traumatiques de la physe chez le jeune poulain en croissance, dont les fractures Salter- Harris, qui bien que rares, ont un pronostic réservé, dépendant d’une identification lésionnelle rapide [8].
Choix des modalités d’imagerie
Si la synoviocentèse est nécessaire au diagnostic définitif d’arthrite septique, la radiographie permet quant à elle de révéler et assurer le suivi de lésions osseuses associées, primaires ou secondaires [4]. Elle permet de mettre en évidence des foyers de lyse osseuse, avec ou sans séquestration. Néanmoins, 30 à 50% de déminéralisation sont requis pour observer une réduction d’opacité radiographique, et un délai atteignant jusqu’à 21 jours est possible entre la survenue du sepsis et le développement de lésions osseuses radiographiquement visibles [7]. La modalité n’est, de ce fait, pas considérée comme une technique précoce. L’échographie est utile pour caractériser la synovie, confirmer la distension articulaire, exclure la collection extra-articulaire et éventuellement guider la ponction [7]. Elle est néanmoins limitée dans la détection des lésions osseuses. L’imagerie par résonance magnétique est plus sensible et plus précoce que la radiographie [9], permettant de détecter des lésions aiguës dans lesquelles les modifications de signal précèdent la lyse radiographique. Néanmoins, l’examen nécessite une anesthésie générale relativement longue, alors que la tomodensitométrie permet d’examiner rapidement plusieurs régions anatomiques, et se révèle particulièrement utile dans les régions proximales des membres, souffrant davantage de la superposition en radiographie [10].
Conclusion
En conclusion, la radiographie ostéo-articulaire est conseillée chez le poulain nouveau-né en cas de dysmaturité, pour évaluer le degré d’ossification, et en cas de sepsis articulaire, de manière à investiguer la présence de lésions osseuses associées. Il faut cependant considérer de possibles faux négatifs en cas d’ostéomyélite aiguë et envisager un suivi radiographique ou, dans certains cas spécifiques, un recours aux modalités avancées, la tomodensitométrie se montrant particulièrement utile dans les affections multifocales et proximales des membres, qu’elles soient septiques ou traumatiques.
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