Evolution de la température corporelle pendant une course d’endurance – Etude comparative de différentes méthodes de refroidissement

Chez le cheval en course d’endurance, les mécanismes de thermorégulation mis en œuvre pour compenser l’hyperthermie induite par l’effort peuvent être dépassés, ce qui peut générer des troubles métaboliques. Le suivi systématique de la température pendant la course pourrait permettre de détecter plus précocement ces situations et d’adapter les méthodes de refroidissement.

Les puces d’identification à technologie Bio-Thermo^TM permettent une mesure de la température corporelle par simple scan del’encolure. Leur intérêt pour la mesure et le suivi de température a été établi chez le cheval au repos [1, 2, 3] et lors de tests d’efforts standardisés [4, 5].

Les objectifs de la présente étude étaient :

1/ d’établir les variations de température mesurées par la puce (TCT) lors de compétitions d’endurance et les comparer à celles de la température rectale (RT) ;

2/ d’évaluer les effets de différentes méthodes de refroidissement sur TCT et RT après effort.

I - Evolution de la température corporelle pendant une course d’endurance

I.1 – Matériels et méthodes
Une puce Bio-Thermo^ND a été implantée dans l’encolure à droite chez cinq chevaux de race arabe âgés de 9 à 12 ans. Ils ont participé à 11 courses d’endurance de 90 à 160 km. TCT a été relevée à chaque point d’assistance et toutes les 5 minutes entre chaque étape et après l’arrivée de la course. RT a été mesurée toutes les 10 minutes à partir du passage du contrôle vétérinaire. Les chevaux étaient arrosés avec de l’eau froide à chaque point d’assistance et avant de passer l’examen vétérinaire.

Les données ont été regroupées par temps de mesure. TCT et RT ont été comparées par régression linéaire. L’évolution de TCT a été étudiée par des méthodes descriptives (moyenne et écart type).

I.2 – Résultats
Les conditions climatiques étaient en général favorables : températures minimales 3 à 16°C, maximales 16 à 32°C. Les chevaux ont couru en moyenne à 17,5 km/h et tous ont terminé leurs courses en bonne condition physique.

Pendant la course, TCT est différente (p<0,05) mais bien corrélée à RT (r=0,59, p<0,01). Chez quatre chevaux, l’écart entre TCT et RT est faible (moyenne ± écart type = -0,09±0,5°C) tandis que chez le 5^ème cheval, TCT est en moyenne 1,20,5°C inférieure à RT.

TCT augmente à chaque étape de 1,1 ± 0,6°C et diminue pendant les périodes de repos à raison de - 0,6 ± 0,3°C après 10 minutes, -0,4 ± 0,4°C entre 10 et 35 minutes après l’arrivée (figure 1). TCT en fin de course est supérieure aux valeurs physiologiques (38,9 ± 0,7°C).

II - Effets de différentes méthodes de refroidissement sur TCT et RT

II.1 – Matériels et méthodes
Quatre chevaux trotteurs français âgés de 3 ans, qualifiés et ayant couru, ont été équipés avec une puce Bio-Thermo^ND. Ils ont été soumis à un test d’effort standardisé pour déterminer leurs VLa4 et V200.
En août 2022, ils ont effectué quatre séances d’entraînement identiques à deux jours d’intervalle comprenant 10 minutes d’échauffement, puis deux paliers à VLa2 et VLa4 suivis de 10 minutes de récupération. A leur retour à l’écurie, ils ont été soumis en carré latin sur les quatre séances à quatre protocoles de refroidissement différents : 1/ eau glacée sur l’encolure, 2/ eau froide sur l’encolure, 3/ douche froide sur tout le corps, 4/ rien. [...}