Dynamique saisonnière des œufs et des larves infestantes de cyathostomes dans différents groupes d’équidés au pâturage

Comité d’éthique : Le protocole mis en place a reçu l'approbation du Comité d'éthique de Normandie (France), accord DGRI APAFIS#2020041615267486. Les études sur les animaux étaient conformes à toutes les dispositions établies par la directive européenne 2010/63/UE. Tous les animaux utilisés dans cette étude ont été manipulés dans le strict respect des bonnes pratiques cliniques et tous les efforts ont été faits pour réduire le stress des animaux.

Sources de financement : Cette étude s’intègre dans le projet Parasit’SimEq financé par le conseil scientifique de l’IFCE, le Fonds Éperon et l’Anses.

Introduction

Les cyathostomes (petits strongles) sont les parasites intestinaux les plus pathogènes pour les équidés. Leur contrôle peut être basé sur le suivi du niveau d’excrétion des œufs dans les crottins et de la quantité de larves infestantes (L3) présentes dans les parcelles. À ce jour, peu de données existent sur la bionomie des L3 alors qu’une meilleure compréhension de la dynamique de ces larves permettrait d’améliorer la prévision des infestations et de rationaliser l'utilisation des anthelminthiques pour limiter l'émergence de populations de parasites résistantes.

Objectifs

Étudier la dynamique saisonnière des œufs de cyathostomes excrétés par les équidés et de l'évolution du nombre de L3 dans les parcelles pâturées.

Matériel et méthodes

253 équidés d’âges et de races différents, et répartis en 18 groupes ont été suivis entre mars et novembre 2021. Pour chaque individu, le nombre d’œufs excrétés par gramme de crottins (OPG) et le score de diarrhée (SD) ont été déterminés tous les mois, ainsi qu’une note d’état corporel (NEC) pour les animaux ≥3 ans. Le niveau d’infestation des parcelles en L3 a été évalué à minima 3 fois pendant la période d’étude (printemps, été et automne).

Résultats

Dans les différents groupes, le pic de la moyenne des OPG a été atteint en juin, septembre ou octobre (Fig.1). Au niveau individuel, les facteurs influant le nombre maximal d’OPG sont la catégorie d'âges, le groupe de races, le nombre de parcelles pâturées et le lieu d'hivernage. Aucune association négative entre le nombre d’OPG et le SD ou la NEC n'a été observée. Sur 133 équidés > 5 ans, près de 50 % des équidés n’ont jamais excrété plus de 250 OPG. En mars-avril, des L3 ont été trouvées uniquement sur 2/18 parcelles. Les quantités les plus importantes de L3 sur les parcelles ont été relevées entre juin et novembre et pour 10 groupes pendant le deuxième mois le plus humide de la saison, en octobre. Elles variaient de 635 à 87 500 L3 kg-1 d'herbe sèche (Fig.1). Les pics de L3 ont été observés après les pics d’OPG pour 12 groupes, au même moment pour 5 groupes et avant pour 1 groupe.

Discussion et conclusion

Ces données permettront d’affiner le paramétrage des modèles évaluant le niveau d’infestation des parcelles en L3 (REF1) et de mieux prévoir la période à risque parasitaire pour les équidés afin d'aider les détenteurs à optimiser leur usage des anthelminthiques.