Comparaison de l’efficacité de différents produits pour la désinfection de l’ombilic des poulains nouveau-nés sur la prévention des infections ombilicales

Comité d’éthique : ce projet n’a pas été soumis à un comité d’éthique Sources de financement : aucune
Conflit d’intérêt : aucun

Introduction

Les infections ombilicales sont considérées comme importantes car elles peuvent être à l’origine d’infections secondaires graves telles que des septicémies, des arthrites septiques, des ostéomyélites¹. Bien que leur incidence ne soit pas rapportée dans la littérature, elles sont réputées fréquentes chez le poulain². Leur prévention par l’application d’antiseptique sur l’ombilic dans les premiers jours de vie est une pratique courante. Alors que chez le veau, plusieurs publications ont évalué les effets de différents produits³⁴, peu d’études ont été réalisées chez le poulain.

Objectifs

Le but de cette étude est de comparer l’efficacité de 3 antiseptiques sur la prévention des infections ombilicales.

Matériels et méthodes

Une étude prospective est réalisée dans un haras au cours de la saison 2021. Le sexe, la durée de gestation, le déroulement du poulinage, le diamètre et la longueur de l’ombilic à la naissance, la nécessité d’une intervention pour arrêter les saignements ombilicaux sont répertoriés.

Les poulains sont répartis à l’aveugle et aléatoirement en 3 groupes pour le protocole de désinfection ombilicale :

• groupe I : Teinture d’iode à 4%,
• groupe P : Povidone iodée à 10%
• groupe C : Chlorhexidine à 0,5%

Les traitements sont appliqués trois fois par jour pendant 5 jours par les soigneurs habituels du haras. Le traitement est prolongé au besoin. L’ombilic est examiné quotidiennement par les soigneurs pendant 40 jours. La présence d’écoulements et leur nature, ainsi que toute autre anomalie sont notés à J2, J4, J10, J14.

Le poulain est considéré comme atteint d’une infection ombilicale si celle-ci a nécessité la mise en place d’un traitement antibiotique. Des tests chi-2 et exact de Fisher ont été utilisés pour comparer les groupes.

Résultats

Soixante-sept poulains sont inclus dans l’étude. Les trois groupes obtenus ne présentaient aucune différence concernant leurs signalements, les informations liées au poulinage et l’aspect de l’ombilic à la naissance. Dix-sept poulains (25%) ont présenté des infections ombilicales. Celles-ci sont plus fréquentes quand l’ombilic est plus long ou plus épais à la naissance (p<0,05). L’incidence des infections ombilicales est statistiquement plus basse dans le groupe C (0/17) que dans les groupes I et P (respectivement 8/27 et 9/23, p<0,05).

Discussion

L’incidence d’infections ombilicales dans cette étude est semblable à celle décrite chez le veau dans certaines publications⁴. Chez le poulain, une étude a montré la supériorité de la chlorhexidine dans la prévention de la colonisation bactérienne des ombilics², mais l’apparition d’infections ombilicales n’a pas été étudié dans cette publication.

auraient permis de détecter des infections subcliniques. Le choix de la mise en place du traitement a été une décision subjective prise par le vétérinaire du haras. Le statut immunitaire des poulains n’a pas été étudié.

Limites de l’étude

Etant donné la nature clinique de l’étude, l’évaluation des ombilics n’a pas pu être fait à l’aveugle. De plus, des échographies ombilicales systématiques n’ont pas pu être réalisées ce qui auraient permis de détecter des infections subcliniques. Le choix de la mise en place du traitement a été une décision subjective prise par le vétérinaire du haras. Le statut immunitaire des poulains n’a pas été étudié. [...]